Ou un journal presque intime…

AL HIJRA

Rentrer dans du rien, après avoir arraché un bout de savoir pour pas finir au coin. L’école est derrière. C’est là qu’elle est toujours quand y a pas d’avenir devant. Y a pas transports scolaires, pas au milieu des champs. Des allers plein d’espoir, des retour résignés, c’est laquelle la sienne ? C’est la taule B.
Grandir dans du rien et y croire malgré tout. Faire des km à pied et user les cahiers dans une école fabriquée après le pré. Grandir dans du rien et marcher jusqu’au bout. Des allers et retours, jusqu’à l’aller qui sera sans. Comme celui que l’on prend le ventre dans le sac à dos avec la peur qui pèse de tout son poids sur les épaules. Rentrer dans du rien c’est déjà quelque chose. La misère s’apprivoise par le manque de choix, une fois docile elle vous offre le courage du quotidien. Cadeau empoisonné ? Peu importe, C’est le présent qui compte…L’échanger contre un futur ? Quel affront ! J’y risquerai ma vie !Tu couleras 30 m au fond. Je remonterai. Je te repousserai. Je sais nager. Tu vas te noyer. J’arrêterai de respirer  ! Jusqu’à quand ? Jusqu’à y arriver.
Voilà comment l’étranger sur votre palier sort juste d’apnée, et l’on nous dit qu’il faudrait le remettre à l’amer? Il y en a qui ne manque pas d’air…

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